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L’histoire des Seigneurs du Fou

Le nom du Fou ne paraît qu’au milieu de la seconde moitié du XVème siècle.

Un lieu de réceptions

… Armenteresse ?

Antérieurement, cette localité s’appelait Armenteresse ou la Menteresse : décima d’Armenterece vers 1250, fié d’Armenteresse, 1326 : Jehan Salmon, chevalier Sgr d’Arementeresse, 1433 : Le Fou, alias la Menterersse, 1500 : elle doit son nom actuel à Yves, ou Yvon du Fou, conseiller et chambellan de Louis XI, qui y fit construire le château encore debout aujourd’hui.

La maison d’un prêtre ?

La maison du Fou, anciennement de Faou, de Fagus : Prêtre, était originaire de la paroisse du Fou, en l’évêché de Cornouaille, en Bretagne. Elle portait «d’azur à une fleur de lys d’or et 2 éperviers affrontés d’argent, becqués et membrés d’or ».

En 1426, vivait Jacob du Fou, Seigneur de Lyat et Rustephan qui eut 3 fils, qui quittèrent la Bretagne pour passer au service de Louis XI, auprès duquel ils firent une brillante fortune.

Le Château du Fou

L’un des 3 Yves qui nous intéresse était comme son frère Jean, conseiller et chantellan de Louis XI, il était devenu propriétaire de l’Armenteresse qui n’était probablement qu’un médiocre fief dépendant de la seigneurie voisine de la Flotte, par son mariage vers 1465 avec Anne Mouraude, fille de Jean, maire de Poitiers, en 1461 pour la 5ème fois, et de Jeanne Larchère dont la famille avait donné des maires à la ville de Poitiers au XVème siècle. C’était là pour un gentilhomme breton, un riche mariage auquel ne fut pas étranger le roi Louis XI, qui aimait assez récompenser de cette façon, pour lui peu onéreuse, les services qu’on lui rendait.

Jeanna Mouraude, apporta à son mari, les seigneuries de la Roche, des Touches de Lezay, en Bas Poitou et celles de la Flotte, paroisse de Saint-Cyr en Châtelleraudais.

C’est peu après son mariage qu’Yves du Fou fit construire dans la paroisse de Vouneuil-sur-Vienne limitrophe de Saint-Cyr, et sur l’ancien fief de l’Armenteresse, le château qui porte son nom. Il devrait être fort avancé sinon terminé en 1470, puisque nous voyons à cette date, Yves du Fou obtenir du roi de substituer son propre nom à celui de l’Armenteresse par lettre patente du roi Louis XI (ref. réformation des Eaux et Forêts du Poitou : « besoin a été, par lesquelles (lettres) il change le nom du château de l’Armenteresse en celui du Fou, du mois de mai 1470 »).

Sa femme, Anne Mouraude était décédées en 1479 car il rend un aveu le 7 mars 1469 à la dame de la Barre-Pouvreau pour les hébergeant de la Roche, La Boucherie … tant en son nom que comme loyal administrateur des biens de ses enfants. Elle fut, ainsi que plus tard son mari, enterrée à Notre-Dame La Grande.

Il contracta un second mariage avec Catherine de Vivonne.

De son premier mariage, il eut 3 enfants dont Jacques qui hérita du Château du Fou et possédait également la seigneurie du Préau en Quercy, il fut le 9 juin 1498 confirmé par le roi Louis XII : maître particulier des Eaux et Forêts en Poitou en considération des services rendus au roi Charles VIII. En 1512, il était chargé avec son voisin Pierre de Neuchèze, seigneur de Bondiment, de la levée des milices en Guyenne et en Poitou. Il mourait en 1526, laissant 2 filles dont l’une épousa en 1521, Antoine de Lettes, seigneur des Pretz et de Montpezat ; le contrat du 26/12/1521, avait été parrainé par le roi François 1er.

La Seigneurie et château du Fou passe aux Prets de Montpezat noble famille du Quercy qui jusqu’à lui était sans illustration (Menoir de Brantomme) c’est probablement l’ancêtre du prince consort Henrick de Danemark : écuyer tranchant de François 1er en 1516, en 1520 gentihomme de la chambre du roi : prisonnier à la bataille de Pavie en compagnie de François 1er. Chargé de mission auprès de Charles Quint, il obtint en récompense la maîtrise des eaux et forêts du Poitou, la capitainerie de Montluçon. Ambassadeur en Angleterre, on le retrouve ensuite à la défense de Marseille et au siège de Perpignan. Il fut fait Maréchal le 13 mars 1544 comme juste récompense de ses longs et brillants services. Il ne jouit pas longtemps de cette haute dignité car le 15 septembre 1545 sa veuve, qualifié de « dame du Fou » comparut, à la réformation de la coutume du Poitou et en donnait quittance.

Vers 1650, la seigneurie et château du Fou entra dans la famille d’Appelvoisin de la Roche du Maine qui possédait déjà la seigneurie voisine de Chistré (*).

Cette famille posséda le Fou jusqu’à la Révolution, le dernier représentant Charles Gabriel René fut guillotiné en 1793 : il laissait 2 filles dont l’une hérita du Fou / Jeanne Charlotte mariée en 1823 à Thibault de la Brousse, marquis de Verteillac : 1 fils et 2 filles.

Le fils, César Augustin, marié à Mlle de Montalembert n’eut pas d’enfant, remarié à Mlle de Luze, il eut une fille devenue duchesse de Rohan.

L’aînée des filles fut la vicomtesse de Courcelles, la seconde Madame Sosthène de la Rochefoucauld, duchesse de Doudeauville.

Le noble manoir qui nous occupe n’est demeuré à aucune de ces grandes familles : il a été acquis vers 1854 par le comte de Campagne dont la famille le possède toujours.

(*) Note : Pour des raisons qui sont difficiles d’apprécier aujourd’hui, les Appelvoisin, devenus propriétaires du Fou, le préfèrent à leur ancienne résidence de Chistré dont le château était cependant tout à la fois plus récent, d’une architecture plus élégante et d’une distribution mieux appropriée aux exigences de la vie moderne. Le dernier seigneur Charles Gabriel René, alla même plus loin, il obtint en 1775 des lettres patentes du roi, portant union des fiefs du Fou, Chistré, Cenan, La Brosse, Cenon, Ternay, Chagon, La Flotte pour ne former qu’une seule et même juridiction dont l’exercice se tiendra au lieu-dit le Fou sous un seul hommage qui sera fait au roi à cause de son château à Chatellerault. C’était pour ainsi dire la consécration de la supériorité féodale du Fou sur son antique voisin : il ne devait pas en jouir longtemps car la Révolution a fait disparaître les juridictions féodales, et, lui-même y laissa sa tête.

Même avant la réunion de 1775, la juridiction du Fou était considérable et s’étendait non seulement sur une notable partie de la paroisse de Vouneuil, mais encore dans plusieurs paroisses voisines.

Le Fou avait droit de haute, moyenne et basse justice et relevait féodalement du marquisat de Clairvaux.

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